LA LETTRE D'INFORMATION DE GIVAT HAVIVA - OCTOBRE NOVEMBRE 2025

 

La Lettre d’information de Givat Haviva – octobre-novembre 2025

L’Editorial de la Directrice générale

Chers amis,

Nous voici de retour après les Fêtes, confrontés à une situation nouvelle et bien meilleure. Les otages sont enfin rentrés chez eux, et les hostilités à Gaza ont pris fin grâce à un accord de cessez-le-feu attendu depuis si longtemps. C'est le moment, d'une part, de faire une pause, de comprendre ce qui nous est arrivé et de panser nos plaies, et d'autre part, d'agir concrètement pour prendre le chemin de la guérison et de la reconstruction de la société israélienne. Pour la première fois depuis longtemps, nous avons l'occasion de parler d'une solution durable et d'envisager un avenir meilleur pour toute la région, pour les Israéliens comme pour les Palestiniens.

Notre mission s’avère plus importante que jamais. Dans une société israélienne déchirée par les tensions et la violence, où manque la sécurité élémentaire, l’épanouissement et le plaisir de vivre sont quasiment impossibles. Une telle société ne permettra aucun changement politique ou social d'envergure. Les Israéliens qui vivent dans la peur et l'angoisse au sein de leur propre pays n'auront ni le temps ni l'audace d'imaginer ou de soutenir des processus de changement et de développement. Par conséquent, le travail de Sisyphe que représente l'éducation de nos enfants au partenariat et à la démocratie, et le rapprochement des communautés, est indispensable au redressement de la société israélienne dans son ensemble.

Dans cet esprit, nous organisons la conférence annuelle de Givat Haviva, qui se tiendra le 6 janvier 2026, sur notre campus, et à laquelle vous pouvez vous inscrire auprès de votre Association d’Amis de Givat Haviva. Nous y aborderons la question de la restauration et de la reconstruction de la société par le biais d'un travail conjoint entre Juifs et Arabes. Après deux années consacrées à analyser la défiance entre les communautés et aux difficultés de préserver l’unité de la société sous le gouvernement actuel, cette conférence sera l'occasion de définir et de mettre en œuvre un processus de reconstruction.

Nous espérons vous voir nombreux à la conférence et aux programmes de Givat Haviva pour l'année scolaire en cours.

Michal Sella

Directrice générale de Givat Haviva

 

Une lueur d'espoir : visite de la ministre allemande de l'Éducation à Givat Haviva

Lors de sa visite en Israël, la ministre allemande de l'Éducation s'est rendue à Givat Haviva. Accompagnée de la Directrice générale Michal Sella et du Directeur de la stratégie de Givat Haviva, Mohammad Darawshe, elle a visité le campus et s'est informée des programmes éducatifs visant à promouvoir une société solidaire et à instaurer le dialogue et la confiance entre jeunes Juifs et Arabes. Lors d'une rencontre avec les élèves du Lycée international Younited, une Palestinienne et une jeune Juive ont expliqué comment le fait d’étudier dans cet espace partagé leur avait permis de mieux se comprendre. La ministre a conclu : « Votre rencontre et le travail que vous accomplissez ici à Givat Haviva sont porteurs d'espoir, surtout en ces temps difficiles. »

Les élèves du Lycée se souviennent du 7 octobre

Le mois dernier, une émouvante cérémonie s'est tenue à Givat Haviva pour commémorer les événements du 7 octobre et la guerre, intitulée « Le Cercle de la Douleur », une initiative des élèves du Lycée International. La cérémonie a nécessité d'intenses préparatifs, durant lesquels les élèves ont créé une exposition en mémoire des victimes en Israël et à Gaza. Au cours de la cérémonie, des prières ont été récitées dans les trois langues et religions, ainsi que des poèmes et des témoignages personnels d'élèves. Un moment poignant a été le récit de l’histoire personnelle d'Ori Hefetz, une élève qui est membre du kibboutz Nirim, qui a passé 12 heures dans l’abri avant d'être secourue. Ses paroles ont souligné la force du souvenir et la douleur, mêlée à l'espoir.

La cérémonie s'est conclue par la chanson « Where did the Peace go ? », interprétée par un groupe d'élèves, qui exprime l'espoir de changement après une période de profonde souffrance. Les participants se sont ensuite rendus dans l'espace de mémoire, où se tenait l'exposition, et où chacun a pu exposer et partager son ressenti personnel de la cérémonie.

L'événement tout entier était un message de respect, d'empathie et d'humanité partagée, qui exprime les valeurs de Givat Haviva.

Stop à la violence maintenant !

On pensait que toutes les limites avaient été franchies, mais tout récemment, un garçon de 17 ans a été assassiné dans l'enceinte-même du lycée régional de Kafr Qara. Et encore un garçon tué près d'un établissement scolaire et d'autres blessés. « Nous leur avions promis qu'ils étaient en sécurité à l'école, mais il est désormais évident que ce territoire a lui aussi été violé, qu'il est vulnérable et exposé », écrit Dikla Tomer Kayal, Directrice du département de l'éducation de Givat Haviva. Dikla, qui rencontre chaque année des milliers de filles et de garçons, se désole de l'enfance volée et de la peur constante d'une nouvelle fusillade : « Le meurtre de Mohammad Marzouk, et il est important de ne pas oublier son nom, me ramène à Taher. Je veux parler de lui car personne d'autre ne le fait. Taher est un jeune homme de 16 ans originaire d'Ifa, qui m'a raconté l'histoire de son cousin, assassiné de sang-froid, brutalement, en plein jour. Taher n'a pas fermé l'œil depuis ce meurtre. Il n'arrête pas de penser à tout ce que son cousin aurait pu accomplir dans sa vie s'il n'avait pas été tué. » L’intégralité de la chronique est disponible en hébreu sur le site Walla.

Retour sur une expérience artistique mythique, « Metzer-Meiser »

Le 15 novembre, une exposition originale ouvre ses portes à la Galerie d’art de Givat Haviva. Conçue conjointement par la curatrice de la galerie, Anat Lidror, et Tali Tamir, elle fait écho au légendaire projet artistique « Metzer-Meiser », réalisé en 1972 dans l'espace reliant le kibboutz Metzer au village arabe de Meiser. L'exposition réunit des artistes juifs et arabes, et présente également des œuvres de Micha Ullman, lauréat du Prix d’Israël, et d'Avital Geva, qui ont participé au projet initial. Elle ouvre un dialogue renouvelé autour des thèmes de la mémoire, de l'identité et des relations de voisinage dans cet espace partagé. À travers de nouvelles œuvres, des entretiens et un documentaire, elle propose un regard neuf sur les liens entre Metzer et Meiser et sur la possibilité de vivre-ensemble aujourd'hui.

Brèves de Givat Haviva :

● Marhaba ! Nous sommes heureux de vous annoncer que l'intérêt pour la langue et la culture arabes ne fait que croître, et que de nouveaux cours démarrent à l'Institut d'études arabes du campus. N’hésitez pas à nous y rejoindre.

● En octobre a été inauguré un programme de mentorat destiné aux femmes juives et arabes occupant des postes de cadres intermédiaires et supérieurs. Au-delà des outils et de l'acquisition de compétences, l'accent est mis sur la création de collaborations et le travail dans un environnement diversifié.

● Éradiquer le racisme et la violence sur les terrains de football : Matan Segal, responsable du programme, s'exprime dans une tribune publiée dans Israel Today, suite à l'explosion survenue lors du derby de Bloomfield et aux graves violences perpétrées contre les supporters de l'Hapoel Tel Aviv. À lire ici (en hébreu).

● Des milliers de personnes ont participé au festival « Sous les lanternes », organisé pendant la fête de Souccot. Visionnez le reportage sur Youtube.

● Un nouveau cycle du programme « Narratifs » a récemment été lancé. Les participants, des militants de la communauté arabe, ont pu s’informer sur les courants au sein de la population juive et la loi sur la conscription, par la bouche des spécialistes réputés de ces questions.