LA LETTRE D'INFORMATION DE GIVAT HAVIVA - OCTOBRE 2023

 LA LETTRE D'INFORMATION DE GIVAT HAVIVA

OCTOBRE 2023


 

Message de la Directrice générale, Michal Sella


A Givat Haviva, comme tout le monde, nous sommes sous le choc de la souffrance, la douleur et la violence qui ont explosé au cours des dernières semaines. Les massacres dans les kibboutz et dans les villes de la périphérie de Gaza, les horreurs de l’attaque et de la prise d’otages hantent et continueront de hanter les habitants de cette terre pendant des années. Il semble qu’en un instant, la région entière se soit vue frappée d’angoisses existentielles qui, il y a seulement quelques semaines, dépassaient son imagination la plus folle.

 Au milieu de l’anxiété et du deuil qui sont accablants, il importe de mettre en lumière l’autre visage de l’humanité qui a émergé : un visage compatissant, responsable et résilient. Givat Haviva est désormais confrontée à deux responsabilités majeures. La première consiste à aider, dans la mesure du possible, les civils et les familles du sud, qui ont été contraints de quitter leur foyer après avoir vécu des épreuves inimaginables. La deuxième est de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour maintenir le calme intérieur en Israël – pour protéger les droits de tous les citoyens et pour maintenir des relations correctes entre Juifs et Arabes au sein-même de l’État d’Israël.

 Nous sommes en état d’urgence, qui est exploitée par les extrémistes pour inciter à la violence, à la haine et au racisme parmi les citoyens juifs et arabes. Cela constitue une menace bien réelle pour notre capacité à mener une vie paisible et à nous surmonter les conséquences des attentats. Jamais en Israël nos nerfs n’ont été aussi sollicités. Chaque mot engendre de la rage, un traumatisme et une peur pétrifiante. Toute discussion entre citoyens ordinaires, juifs et arabes, est potentiellement explosive. Tout brûle. Tout concourt de tout côté à consumer l’âme.

 Cela peut bien se comprendre. Nous partageons tous la même expérience et nous sommes tous autant que possible aux côtés des survivants du massacre, en faisant preuve d'empathie et en ressentant une immense solidarité. Nous comprenons également les citoyens arabes d’Israël, dont la grande majorité partage le chagrin des habitants de la périphérie de Gaza et du sud. En même temps, ils sont particulièrement bien placés pour comprendre les insupportables souffrances des habitants innocents de Gaza, qui subissent des pertes et des destructions inimaginables.

 L’incapacité à s’exprimer, la peur de chaque mot, le désir de dénoncer les souffrances indescriptibles d’enfants, de femmes et d’hommes, se heurtent encore et toujours à un mur de doute et de critique – tel est le sort des citoyens arabes d’Israël. Il n’existe pratiquement aucun endroit où l’on puisse parler ou écrire à ce sujet, et presque personne n’est prêt à se mettre en danger et à en parler. La crainte des répercussions de l’attaque du Hamas sur les citoyens arabes d’Israël est réelle et justifiée.

Le personnel de Givat Haviva, en collaboration avec les anciens d’Hashomer Hatzair, travaille jour et nuit pour ouvrir notre campus et accueillir des familles du sud, leur offrant un endroit sûr pour répondre à leurs besoins et créer des activités et des programmes pour les enfants et les familles. Le Centre d'Art commun de Givat Haviva ouvre ses portes à 260 personnes chaque jour.

 Le Lycée international a rouvert ses portes et a ramené certains de ses étudiants, juifs et arabes, pour qui Givat Haviva est une deuxième maison, sur le campus et dans leur cadre habituel. Tous font preuve d’une retenue et d’une solidarité remarquables, démontrant que même après un événement traumatisant, il est encore possible d’avancer. Dans la lettre d’information ci-dessous, vous verrez les actions régionales et nationales entreprises par Givat Haviva. Nous avons adapté nos programmes de formation à une société solidaire, qui étaient destinés à toucher des milliers de jeunes cette année, afin de fournir une réponse éducative appropriée et adaptée aux enfants israéliens. Nous pensons que cette terrible crise peut être surmontée si nous avons la sagesse de la traverser ensemble, afin d’éviter qu’elle ne dégénère en violence et en polarisation entre nous, ici en Israël.

 Espérons en la venue de temps plus tranquilles, pour nous tous,

 Michal Sella

Directrice générale

מיכל סלע מנכ"לית

ميخال سيلع مديرة عامة

 

 


 

 

Centre d’Art commun de Givat Haviva

 



Deux jours après les brutales agressions du 7 octobre, notre Centre d'Art commun a ouvert un pôle d'activités, qui dispose désormais de quatre espaces de création grâce à des dizaines d'artistes, d'enseignants et d'étudiants qui se sont immédiatement portés volontaires. Le personnel et les artistes invités assurent non seulement un soutien moral, mais répondent également aux besoins émotionnels des enfants et des adolescents lors de séances individuelles et de groupe.  

 Nous souhaitons exprimer notre immense gratitude à l'équipe d'artistes du Centre et d'ailleurs, à toutes les personnes qui ont tendu la main, notamment Simcha Erlich et Ilana Peleg, qui coordonnent les activités du centre, et aux familles courageuses qui ont trouvé leur chemin au milieu des incertitudes pour retrouver des forces.

Merci aux généreux artistes et volontaires : Hadas Almagor, Sigal Hidna, Aviva Faiten Ifrach, Alina Itan, Jana Shimonov, Michal Geva, Michal Alon, Irit Benvenisti, Hadas Provizor, Hadas Barnea, Azaria, Dalia David, Hagar Amit Shavtiel, Ethel Pisaraf, Uri Alon, Rachel Rozner, Kinneret Baga, Michal Bar Ilan, Michal Niv et Avner Singer, ainsi qu'au personnel dévoué de Givat Haviva.

 

 

 

Mohammad Darawshe de Givat Haviva a rencontré le Président des Etats-Unis, Joe Biden

 

Mohammad Darawshe, Directeur de la stratégie à Givat Haviva, a fait partie de ceux qui ont rencontré le Président des États-Unis, Joe Biden, lors de sa récente visite en Israël.


Mohammad Darawshe avec Joe Biden

 Darawshe a porté avec lui la voix de la Société solidaire en Israël, cette même voix que personnifie l'histoire héroïque d'un membre de sa famille, Awad Darawshe, tué lors de l'horrible attaque du Hamas. Awad, 24 ans, travaillait pour une compagnie d'ambulances et faisait partie de l'équipe paramédicale stationnée à Re'im en marge du festival Nova. Alors même que la situation devenait critique et que les médecins avaient reçu l'ordre d'évacuer, Awad a refusé de partir et a continué à soigner les blessés jusqu'à ce qu'il soit tragiquement tué par balle.

 

 

Centre judéo-arabe pour la Paix

N’abandonnons pas l’éducation à la Société solidaire !

 A l’heure qu’il est, le Centre judéo-arabe pour la Paix travaille dans le contexte d’une urgence sans précédent. Le Centre a été à l’initiative d’une réunion de coordination conjointe entre maires de municipalités arabes et juives afin d'assurer le maintien de relations calmes et de bon voisinage entre juifs et arabes dans la région du Triangle. 

 Au cours des dernières semaines, l'équipe éducative a travaillé avec diligence à l'adaptation et à la mise à jour des programmes éducatifs de la Société solidaire, en imaginant des sujets et des espaces partagés où éducateurs et autres professionnels puissent se sentir personnellement à l’aise. Le Centre offre également un soutien et un renfort aux organisations de la société civile.

 

 

Givat Haviva partenaire de la Coalition d’Urgence des organisations non gouvernementales pour la société arabe

 

Des dizaines d’organisations de la société civile en Israël, parmi lesquelles des ONG et des comités d’action de citoyens arabes palestiniens d’Israël, ont créé une coalition d’urgence pour la société arabe. Dans le contexte d'une guerre dévastatrice, la coalition coordonne les acteurs de terrain et coopère entre les entités représentatives de la société arabe – le Haut Comité de suivi des citoyens arabes d'Israël, le Conseil national des maires arabes d'Israël et le Comité d'urgence arabe.

 La coalition vise à soulager et soutenir les individus et groupes confrontés à des niveaux élevés de détresse, ainsi qu'à traiter les cas d'incitation à la haine contre des citoyens arabes.

 La coalition se charge des consultations juridiques et des actions médiatiques, ainsi que du traitement de la santé émotionnelle et physique. Elle suit et documente les attaques, le harcèlement, l'incitation, les arrestations, les licenciements, les expulsions et les renvois des établissements d'enseignement supérieur. La coalition vise à diffuser l'information, renforcer la solidarité et sensibiliser les populations des deux communautés.

 Les partenaires pour cette initiative du Centre judéo-arabe pour la Paix sont : The Arab Center for Alternative Planning, Women Against Violence, Mossawa, Altfula Center, The Negev Emergency Room, I'alam, Sikkuy-Aufoq, Humanity Crew, Shatil, AJEEC, Injaz, the Association for Civil Rights in Israel, Tishreen, Association of Arab Psychologists, Kadaya, Abraham Initiatives, Hasoub, Sand Association, Citizens for the Environment, At'aa et I'atam'a, The Association for Scholastic Guidance for Arab Youth, et Amanina.     

 

 

Lycée international de Givat Haviva


 

Une oasis de bon sens au milieu du chaos

Le Lycée international de Givat Haviva a repris le cours habituel des études avec ses élèves juifs et arabes, et les élèves internationaux de 25 pays à travers le monde.

 Les élèves et les professeurs du Lycée revenaient tout juste d'une excursion pendant la fête juive de Souccot, pour se retrouver plongés directement dans la guerre. Cette année, le Lycée compte un nombre record de 136 élèves, de nombreuses religions, dont Juifs et Arabes, et 40 autres provenant de 25 pays. Dans un premier temps, les élèves israéliens ont reçu l’ordre de rentrer chez eux, mais les étrangers sont restés sur le campus, entrant et sortant des abris pendant les alertes aériennes. Le personnel de l’internat a travaillé sans relâche pour leur trouver des familles d’accueil. De nombreuses familles ont ouvert leur maison et leur cœur à ces jeunes.  

 Malheureusement, la perte et le deuil n'ont pas épargné la communauté de l'école. Maya Puder, dont la sœur Halleli est diplômée de l'école, a été tuée lors du festival à Re'im, tout comme Guy Simchi, le neveu de notre professeur David Zehavi. Awad Darawshe, un parent de la famille de Yusef Darawshe d'Iksal et, comme noté plus haut, un proche du Directeur de la stratégie de Givat Haviva, a été tué alors qu'il soignait les blessés dans le cadre de son travail d'ambulancier.

 Désormais, tous les élèves ont repris leurs études. Le personnel et la direction, conjointement avec les élèves, ont préparé ensemble un pacte pour nous guider tous à travers cette période difficile, un pacte qui met l'accent sur l'engagement à protéger l'espace partagé, les valeurs humanitaires, le pluralisme, l'égalité et l'empathie pour tous, quelle que soit leur religion, la race ou le sexe ; un pacte visant à maintenir un discours constructif et sain, une compréhension mutuelle et des valeurs partagées.

 En attendant des jours meilleurs.

 






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