Les Bourses Danielle Haddad
en mémoire de notre Amie Danielle Haddad, décédée en 2015
Dix de nos anciens Boursiers sont à ce jour déjà passés à Netanya pour la suite du cursus, qui doit les mener à une Licence d'Informatique.
DANIELLE HADDAD (1936-2015)
Le
partage, la tolérance, la transmission sont des valeurs qui ont guidée Danielle
tout au long de sa vie.
Née
le 10 janvier 1936 à Paris, Danielle Haddad était issue d’une
famille juive ashkénaze d’Ukraine ayant fui les pogroms à la fin du 19ème
siècle vers la Palestine pour certains, l’Amérique du Nord et la France pour
d’autres.
Ses
parents étaient nés en Palestine, sa mère à Petah Tikvah en 1902, son père à
Jérusalem en 1898. Ce dernier suit ses parents venus s’installer à Paris au
début du 20ème siècle pour développer une petite entreprise de menuiserie, qui
consacrera une partie de son activité à la réinsertion professionnelle des
gueules cassées de la Grande Guerre.
La
période de la seconde guerre mondiale marque, pour Danielle comme pour bien
d’autres, une époque douloureuse. Son père prisonnier dès 1940 passera toute la
guerre au Camp de Compiègne, « protégé » de la déportation par son passeport américain.
Avec
sa mère et ses deux jeunes frères, Danielle est arrêtée le 23 janvier 1944 par la
police française sur dénonciation et transférée au Camp de Drancy (Ile de
France), avant d’être envoyée à Vittel (Vosges) en juin 1944. Ils peuvent faire
partie d’un échange de prisonniers qui les conduit, en train et bateau, à Petah
Tikvah, où ils séjourneront jusqu’en 1947 dans la famille de sa mère : le temps
nécessaire à son père pour relancer la petite entreprise familiale de menuiserie
confisquée durant la guerre.
Ces
années forgeront durablement sa personnalité : un grand appétit de vivre, un
grand appétit tout court, le besoin de protéger ceux qu’elle aime, d’être à
l’écoute des autres, de combattre toutes sortes d’injustices et bien sûr de
contribuer au devoir de mémoire, notamment en témoignant dans les écoles.
Bac
littéraire en poche, elle se rêve metteur en scène de cinéma, avant de
rencontrer celui qui deviendra son mari, Gilbert, un juif séfarade
tunisien venu en 1958 à Paris pour travailler. Désireuse de fonder une famille,
elle s’oriente alors vers l’enseignement, en maternelle puis dans le secteur
des enfants en situation de handicap.
Elle n'aura cessé de militer au sein de nombreuses structures associatives et politiques dont la Ligue des Droits de l'Homme, l'association Mémoire et Vigilance, et bien sûr, les Amis de Givat Haviva depuis la fondation en 2010.
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